Fashion Miles: Comment livrer la mode plus écologiquement ?

Nous savons que nos vêtements sont fabriqués par des mains venues d’ailleurs, du Bangladesh au Cambodge en passant par l’Inde. Mais comment voyagent-ils avant d’arriver à nous ? Quel est leur itinéraire?

Suite aux divers scandales (effondrement du Rana Plazza, travail des enfants avec Nike …) qui ont entachés les marques de mode dans les années 2000 et 2010, un engouement pour les valeurs éthiques et écologiques s’est imposé. Des grandes multinationales aux petites structures, le mouvement a profondément évolué et mûri depuis ces dix dernières années. Toutefois, notre époque est témoin d’un affrontement entre deux domaines en complète opposition: l’économie et l’écologie.

En effet, la mondialisation a créé une course à l’article le moins cher, fabriqué le plus rapidement possible. Cette conjoncture a généré une dégradation de la chaîne de production et de livraison.  Actuellement de nombreuses entreprises créent et commercialisent leurs produits dans une recherche de qualité globale et éthique. Mais celles-ci sont souvent contraintes de suivre des tendances de moindre qualité afin de maintenir leurs parts de marché. La valeur écologique la plus négligée dans ce cas est le transport. La question de la livraison a toujours été une grande problématique. En vingt ans, le taux de pollution des transports de l’industrie mode a augmenté de façon phénoménale (un cargo de livraison pollue autant que 50 millions de voitures pour chaque transport).

Comment le transport des marchandises fonctionne-t-il ?

En trois temps : par trains, bateaux et enfin par camions individuels vers chaque distributeur. Pour des grandes figures de l’industrie comme H&M, Zara, Topshop ou encore Forever 21 le réapprovisionnement des magasins à échelle internationale demande un minimum de deux semaines, ces grandes enseignes faisant fabriquer environ un million de produits par semaine, en Asie majoritairement.

Ces produits sont, dans un premier temps, stockés en centres de transit en Allemagne et ensuite seulement redistribués à chaque magasin. La livraison demande une organisation millimétrée et conséquente : une main-d’œuvre de 3200 hommes et moult voyages. Plus les entreprises produisent, plus il faut livrer et plus il faut transporter.

L’émission en co2 de l’industrie de la mode a augmenté de 9% ces dernières années, ce qui correspond à une hausse de la surconsommation mondiale.

Le mode de livraison le plus judicieuse écologiquement pour les entreprises est le train. Il demande plus de temps, mais apporte une réelle réduction de production de co2.

Quelques modèles de StartUps et transporteurs écologiques, innovants et 100% transparents

Marque française et écologique :

La révolution Textile

Source : La Revolution Textile

 

Production locale et européenne certifiée vegan (prix PETA 2016). 100% traçable de la conception au packaging, la marque est transparente sur l’ensemble de sa chaîne de production. Pour sa livraison, elle utilise les services postaux de La poste et son projet « SoCollisimo pour une consommation responsable ». Cette démarche volontaire fait de La Poste le premier opérateur postal à assurer la neutralité carbone intégrale de ses offres, sans surcoût pour ses clients, ainsi qu’une optimisation de ses chargements. Pour une pensée écologique et responsable, la marque a, à tout point de vue, développé un modèle d’entreprise éthique.

Transporteurs à solutions écologiques :

DHL

 

Précurseur du transport vert le groupe DHL avance dans son projet de réduction de ses émissions de co2. Depuis 2007, le groupe a lancé son plan GoGreen afin de réduire d’ici 2020 de 30% ses émissions de gaz à effet de serre. Les chauffeurs sont formés à l’éco-conduite, les camionnettes diesel sont toutes équipées du système Stop and Start et le groupe dispose également d’un logiciel d’optimisation des tournées afin de réduire le nombre de kilomètres parcourus.

Green Cargos

Source : Green Crago

 

Entreprise de logistique ferroviaire, Green Cargos est une entité dans le monde des transports suisses et européens. Leurs trains permettent un transport écologique. L’entreprise, grâce à ses 90% de trains électriques, a reçu la certification « Good Environmental Choice ». Concerné par l’impact climatique, Green Cargos travaille avec le gouvernement suisse et l’Union européenne pour assurer un pourcentage minimum de co2 lors des transports.

Application Intelligente :

Good For You l’application pour savoir d’où viennent nos vêtements

 

Application australienne qui nous propose de mieux acheter, elle classe les marques selon trois indices ; environnementaux, animaux et humains.

Chaque marque référencée éthique est alors notée selon ces critères (appuyés par des rapports d’ONG vérifiés) : « très bon », « bon », « c’est un début », « pas assez bien ». Dix jours après son lancement, l’app a regroupé 10 000 utilisateurs.

Aujourd’hui, elle rassemble :

  • plus de 2000 labels mode référencés. Il s’agit de la plus importante et pertinente base de données actuelle.
  • 150 000 utilisateurs connectés chaque mois.

L’oeil de Look Forward :

Avec des fournisseurs aux quatre coins du globe et de nombreuses étapes de fabrication, l’industrie de la mode est sans doute l’une des plus internationalisées. Elle part de l’agriculture pour arriver à l’industrie textile; emploie une forte main-d’œuvre et de nombreux modes de transports. Elle a donc  de multiples conséquences pour environnement.

Et, malgré un contexte de mondialisation, les entreprises actuelles ne peuvent pas se séparer des valeurs de management environnementales.

Il est important d’évaluer tous les impacts écologiques occasionnés par la chaîne de production ET de livraison. Pour cela une organisation à la fois rationnelle et positive est préconisée : minimiser les voyages de la marchandise, et bien entendu choisir les transports les moins polluants possible.

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