IFM entrepreneurs : de l’idée à sa réalisation

 

L’école de mode parisienne propose un programme de formation pour accompagner de futurs entrepreneurs du secteur.

 

« De l’idée fondatrice jusqu’à la concrétisation du projet ». Voilà la promesse d’accompagnement du programme de formation « IFM entrepreneurs » envers les étudiants et futurs créateurs d’entreprises qui l’intègrent. L’Institut Français de la Mode (IFM) accompagne ainsi pendant une année celles et ceux qui souhaitent créer leur start-up. Cette formation est désormais un impératif, selon Franck Delpal, responsable du programme pour qui l’ère digitale a largement rebattu les cartes de l’entrepreneuriat dans la mode. « On ne peut pas lancer une marque de mode comme avant, en s’appuyant uniquement sur des revendeurs. Désormais, il est obligatoire d’utiliser les réseaux sociaux, et de toucher directement le consommateur », lance-t-il à titre d’exemple parmi la multitude de bouleversements amenés par internet.

Chaque année, ce sont ainsi une dizaine de personnes qui intègrent le programme, titulaire a minima d’un Bac + 4, à moins de justifier d’une expérience professionnelle ou entrepreneuriale significative. Au-delà de ces prérogatives, il n’y a pas de profil type du candidat. Âgés de 30 ans en moyenne, ils ont dans la majorité des cas une expérience professionnelle de 4 à 5 ans, mais tous proviennent d’horizons très divers. Ancienne responsable marketing, ancien ingénieur en pétrochimie, ancienne styliste se côtoient pendant cette année de gestation entrepreneuriale.

Au cœur d’un écosystème

Pendant ces 10 mois de cours, ils valideront leur projet d’entreprise avec les experts de l’IFM, devront comprendre le marché de la mode, apprendront à maîtriser les outils digitaux et à bâtir un réseau professionnel diversifié. « Depuis sa création, la formation s’est centrée davantage sur le mentorat et l’individualisation des parcours », explique Franck Delpal. « La chance que nous avons est d’être en contact avec le secteur, poursuit le responsable de la formation, nous sommes en bonne interaction avec l’écosystème des marques, distributeurs, et pure players du secteur. » Ainsi, chaque année, en fonction des profils des futurs entrepreneurs et de leur projet, l’IFM active son réseau pour trouver le mentor adéquat à chacun. D’année en année, l’IFM Entrepreneurs se doit ainsi d’être agile, autant que ces aspirants « startuppers ». Ceux-ci, après leur formation à l’IFM, ne sont pas lâchés dans la nature et bénéficient d’un accès privilégié à la Station F, l’incubateur parisien fondé par Xavier Niel, où un poste de travail les y attend. Leur aventure dans l’univers des start ups ne fera alors que commencer.

 

Future entrepreneuse de mode, itinéraire d’une fonceuse

Eugénie Fausser, styliste passée par une grande maison de couture, Sonia Rykiel, s’apprête à plonger dans l’entrepreneuriat. Mais avant cela, elle fourbit ses armes à l’IFM. Portrait.

 

Eugénie Fausser est de la trempe des fonceuses. A peine diplômée d’une licence professionnelle « design de mode, surface et environnement » à l’école Duperré, en 2012, la voilà qui était déjà embauchée chez Sonia Rykiel où elle venait de terminer six mois de stage, pour devenir responsable style de la licence au Japon pendant 4 ans. Mais quant à son rêve de devenir entrepreneuse, Eugénie Fausser a préféré avancer plus prudemment, se jugeant alors encore « pas assez légitime sur les aspects commerciaux, financiers et juridiques ». Elle fait quand même ses premiers pas en tant qu’indépendante, avec un statut d’auto-entrepreneuse, pour réaliser les collections dédiée à la femme du Slip Français, puis pour Maison Sarah Lavoine. Entre temps, une idée d’entreprise se précise, celle de créer une plateforme digitale et commerciale où elle proposerait chaque mois un produit à la vente, réalisé par un artisan français d’exception. « Je dessine un modèle et je le fais faire par quelqu’un qui a de l’or dans les mains », résume-t-elle.

Une promo venue de tous horizons

Mais en 2017, avant de se jeter dans le grand bain de l’entrepreneuriat, elle décide de trouver la formation qui lui permettrait d’avoir toujours pied. Sa candidature pour suivre le programme de formation « entrepreneurs » de l’Institut Français de la Mode (IFM) à Paris est retenue. Depuis septembre dernier, elle côtoie les autres étudiants du cursus. « Nous avons des profils très différents, des points de vue qui enrichissent notre travail », observe-t-elle. Pas forcément technophile, mais curieuse de « relever le défi de l’expérience d’achat sur internet », prête à la rendre « plus sensorielle et décélérée », elle plonge aux côtés des autres étudiants dans 3 semaines de formation au code informatique à l’Ecole 42, l’école numérique lancée par Xavier Niel, fondateur de Free, pour réfléchir à son site internet et aux solutions numériques existantes. Le reste du temps, à l’IFM, elle peaufine son pitch, affine sa stratégie marketing et son business plan. L’année va passer vite, Eugénie Fausser le sait. Juin sonnera la fin de la formation et, profitant de l’élan donné par l’IFM, elle espère être dans les starting-blocks dès septembre, pour lancer le premier produit sur son site internet… dont elle préfère ne pas encore dévoiler le nom.

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