Le digital dans l’industrie de la mode: la production

Afin d’appréhender au mieux les problématiques et les enjeux de l’industrie du textile et de la mode, nous lançons une série d’articles sur l’influence du digital dans ces secteurs.

Si aujourd’hui, l’industrie du textile a beaucoup évolué dans sa façon de distribuer, de promouvoir et de vendre la mode, le digital n’a pas encore largement touché les processus de production. Les innovations dans le domaine sont pourtant nombreuses, et couvrent de nombreuses activités au sein de cette industrie.

La création assistée par ordinateur, en constante réinvention

Bien entendu, l’industrie du textile n’a pas attendu ces dernières années pour exploiter les possibilités offertes par la démocratisation de l’informatique et de l’internet. Cependant, les derniers développements technologiques sont peut-être parmi les plus importants : l’industrie digitale, aussi appelée industrie 4.0, annonce des changements de paradigme de production importants dans les prochaines années.

 

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Previews du logiciel de création developpé par le  FashionLab (source: Dassault Systèmes)

 

Premièrement, les puissances de calcul étant en constante progression, la création assistée par ordinateur devient aujourd’hui de plus en plus convaincantes, prenant en compte la texture des tissus, les tombés, et permettant aux créateurs de créer leurs dernières collections directement en 3D. Ainsi, en France, le leader de la visualisation 3D Dassault Systèmes, a lancé dès 2010 le FashionLab, travaillant sur ces problématiques. Avec 2 créateurs en résidence, Julien Fournié et François Quentin, l‘entreprise ambitionne de révolutionner la façon de créer des vêtements, via l’utilisation d’avatars 3D qui pourraient ainsi totalement reprendre votre silhouette, mais surtout aident les créateurs à imaginer de nouveaux vêtements de façon moins fastidieuse et plus créative, pour des collections plus petites et plus personnalisées.

L’impression 3D et les nouveaux process de production

Mais ces améliorations digitales sont aussi accompagnées d’innovations techniques : les machines à couper sont de plus en plus rapides, et la multiplication des offres textiles dans la plupart des fablab français et étrangers est permise par la démocratisation de ces machines de découpes et de patronage numériques, emmenés par des pépites françaises telles que Lectra. Via ces structures qui permettent de partager les couts, les passionné(e)s de mode peuvent donc créer leurs pièces plus simplement et à moindre couts !

Des nouvelles technologies, comme l’impression 3D, ont aussi une carte à jouer sur ces thématiques, et pourraient permettre une véritable décentralisation de la production. De nouveaux outils peuvent maintenant imprimer du cuir, du métal ou de l’or, et les applications peuvent être nombreuses, à la fois pour les vêtements et les accessoires. La seule limite est désormais la créativité des designers, des personnalités comme Iris Van Herpen, Hannouk Wisprecht ou Francis Bitonti ouvrant la voie.

Les textiles connectés, un premier pas vers plus de traçabilité et moins de contrefaçon

Furthermore, initiatives are more and more numerous about the integration of connected fibers directly into textile. If these innovations strong changes in production processes (upgrade or purchase of spinners, weavers, cutting machines…), clothing producers and fashion brands have every interest to embrace that concept, for several reasons.

 

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Primo 1D intègre des LEDs et des balises RFID dans du fil. (source : primo1D)

 

Tout d’abord, l’intégration de fibre connectée permet de développer de nouveaux usages et d’appréhender les vêtements comme une nouvelle device connectée, à l’instar des smartwatch ou des tablettes. Le projet Jacquard, mené par Google & Levi’s, en est un exemple flagrant, sans même penser aux vêtements connecté pour le monitoring cardiaque par exemple.

Ensuite, elles permettent une meilleure traçabilité, chaque vêtement pouvant porter en son sein un code informatique reprenant toutes les informations relatives à sa production (matières, lieu, numero de série…), sa distribution (lieu, logistique,), voir son achat. Vous avez perdu votre pull ? Vous pourrez bientôt avoir l’opportunité de le retrouver ! Ainsi, en France, l’entreprise Primo1D ; fondée en 2013 est un des spécialistes de cette activité, basé sur une technologie RFID appelée E-Thread®. L’initiative n’est pas isolée : de grandes marques de l’habillement comme Ferragamo ou Moncler permettent aussi une identification via RFID.

Enfin, la question de la contrefaçon est aussi primordiale : des tels vêtements ou accessoires connectés sont facilement identifiables grâce à la cryptologie, difficilement imitables, et apporte une vraie plus-value aux enseignes de la mode et du luxe. L’arme anti-contrefaçon idéale donc !

 

 

Avec la hausse de la personnalisation, de la désintermédiation et de l’IoT, l’industrie de la mode risque de voir son modèle remis en cause dans les prochaines années. Avec les créateurs se destinant à des marchés de niche, et la menace toujours grandissante de contrefaçon venant de  des pays en voie de développement, de nouveaux process de production sont à inventer, possiblement accompagnés de relocalisation des activités en Europe, grâce à l’innovation et la volonté de se rapprocher des marchés cibles.

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