Rencontre avec Francois Le Tanneur, CEO d’app’s miles

Aujourd’hui, nous accueillons sur le blog François Le Tanneur, Fondateur et CEO d’app’s miles®, devenu entrepreneur après plus de 25 ans d’expériences en marketing clients, et notamment 5ans à la tête de la division ecommerce de Laser-Cofinoga, puis 2 années au sein de Snapp’, une start-up bordelaise connue pour avoir lancée l’application FIDME.

Aujourd’hui entrepreneur, il a fondé app’s miles® en 2014, qui est un logiciel en marque blanche qui permet à une entreprise de créer un programme de fidélisation, multi-canal, multi-actions, multi-clients.

 

Bonjour François ! Rentrons si vous le voulez bien dans le vif du sujet, quel est le concept d’App Smiles ? 

Après avoir pendant longtemps travaillé sur le problématique de fidélisation dans de grandes entreprises et en startups, j’ai lancé app’s miles® en 2014 avec Laurent Sebag mon associé. Etre CLIENT c’est bien plus qu’acheter à un instant donné : c’est ce constat qu’adresse app’s mile®, qui a pour objectif de créer des programmes d’animation ou de fidélisation qui traitent l’ensemble de la relation client/entreprise.

Traiter l’ensemble de la relation-client, c’est être capable de reconnaitre et de récompenser non seulement les achats, mais également les visites, les moments de choix, d’hésitation, de réflexion, ainsi que toutes les autres actions qu’un consommateur peut avoir vis-à-vis d’une marque : les commentaires, les partages, les feed-back sur les réseaux sociaux, etc…

Très logiquement, nous travaillons donc sur 3 axes majeurs :

  • La DATA : inciter les clients à préciser leurs profils, recouper des informations,
  • Les USAGES : permettre aux marques d’inciter des contacts et de travailler sur la fréquence, pour ensuite orienter le trafic vers les offres,
  • Le SOCIAL : récompenser toute forme de coopération, de visibilité, de remontées au service consommateurs qui peuvent être fait par les clients.

 

3 axes qui sont au cœur des préoccupations des retailers aujourd’hui ! Plus concrètement, avec qui travaillez-vous aujourd’hui et selon quelles modalités ?

Nous avons déjà la confiance de 10 clients, parmis lesquels Leclerc, Célio, Citroën, Gifi … Nous travaillons depuis pas mal de temps avec le magazine Closer. app’s miles® est implanté dans leur application mobile (IOS et Android) et permet de multiplier à la fois les visites et le nombre de pages vues par utilisatrice, ces deux points étant essentiels dans l’économie de la presse digitale..

 

Après plus de 15 ans chez Cofinoga, ce n’est pas compliqué d’abandonner une situation professionnelle, familiale stable pour monter sa propre entreprise ?

C’est extrêmement intéressant de travailler dans une grande entreprise, ne serait-ce que pour la « dimension » ou l’impact des projets que l’on peut y mettre en œuvre. Par ailleurs, les grandes boites rassemblent pas mal de personnes avec de très beau parcours, beaux profils. C’est pour ça que je suis resté plus de 17 ans chez Cofinoga et je suis ravi d’avoir vécu toutes ces années.  En revanche, se lancer, c’est bien sûr prendre un risque financier, mais c’est aussi « grandir » et prendre d’autres responsabilités, vis à vis de ses collaborateurs, investisseurs, clients, ….

Avec le recul de quelques années, nous avons considérablement progressé en étant vraiment responsable de mon activité, de l’entreprise que nous avons lancé avec Laurent Sebag. Les emplois que nous avons créés (dont les nôtres), le « produit » que nous avons lancé (app’s miles®), les résultats et l’impact que nous avons sur l’activité de nos clients (≥30%), … tous ces éléments font que je suis enchanté d’avoir créé l’entreprise et fier de fêter la 3ieme année d’app’s miles®, avec 10 clients déjà actifs, et bien plus à venir !

 

Un conseil aux personnes dans la même situation ? 

Pour les personnes tentées par le lancement d’une entreprise, j’aurais 5 conseils plutôt qu’un :

  • trouvez un vrai associé (pas 20% pour lui et 80% pour vous) qui soit complémentaire (l’un des deux doit être ‘vendeur’ l’autre gestionnaire). Partagez-vous les parts et les rôles et respectez sa compétence. Vous avez besoin de lui.
  • Dès le début, validez votre idée auprès de votre entourage, auprès de vos contacts ‘clients potentiels’. Est-ce que le service que vous rendez est attendu ? Les gens en ont-ils conscience ? Est-il réellement possible de facturer tous les mois un montant suffisant à couvrir vos charges ?
  • Ne négligez jamais l’esthétique : si c’est moche, c’est perdu.
  • L’argent c’est du temps… et inversement !
  • Installez-vous en province mais prévoyez de passer 50% de votre temps à Paris (ou dans une capitale).

 

Justement, pourquoi s’installer à Bordeaux pour créer sa startup ? Est-ce un terreau riche ? 

Une startup c’est avant tout une histoire, pas de la géographie !

Néanmoins, Bordelais d’origine avec un pied à Paris, c’est tout naturellement que j’ai choisi d’implanter notre entreprise à Bordeaux. Il y a eu plusieurs raisons à ce choix :

  • D’une part l’environnement institutionnel, les organismes d’accompagnement (Bordeaux Unitec, Digital Aquitaine, …), les structures de financement (Aquitaine amorçage, BPi, Région…), sont tous extrêmement mobilisés pour accompagner et soutenir les porteurs de projets, mais sont également très faciles d’accès. Par exemple, en moins d’un mois et grâce à Bordeaux Unitec, nous avons pu présenter notre projet, trouver subventions et financements, disposer d’un conseiller pour affiner notre plan de trésorerie… et même être logés.
  • Par ailleurs, Bordeaux est un véritable « nid » à startup (comme Nantes et Montpellier) dans lequel on trouve énormément d’initiatives dans les domaines du healthcare (sim4health, Nomadeec, Invivox..), du gaming, du bigdata (Cogniteev, Qucit…), des drônes (Hawck)… Ce qui permet une véritable émulation sur place, mais aussi un partage de bonnes pratiques.
  • Enfin, la Gironde a connu des vraies success story sur les dernières années (Cdiscount, Dolist, Millésima, Chateau-Online, MonMagasinGeneral) et bénéficient d’un terreau riche d’entreprises installées comme Maxicoffee, BeautySuccès, Jouets-club etc…

Un fait certain, Bordeaux attire de plus en plus de boites, et le passage du TGV de 3h15 à 2h15 l’été prochain va probablement encore plus développer l’écosystème local.  Pour nous, c’est autant d’opportunités d’échange (via des structures comme Bordeaux Entrepreneurs ou le Club Commerce Connecté), et la possibilité de trouver les compétences sur place.

 

Parmi vos clients, on trouve beaucoup de secteurs représenté (assurances, banque, voyage, GES, GMA…) mais peu d’entreprises de l’habillement. Est-ce un choix ?

Non, nous sommes en cours de conversation avec le secteur de la mode au sens large et j’espère que nous pourrons avancer rapidement sur des projets concrets.

A date, nous sommes par exemple intégrés dans la nouvelle application CELIO et je suis persuadé qu’app’s miles® apporte des éléments et des mécaniques totalement pertinentes pour ce secteur : Inciter et récompenser les clients qui précisent leurs goûts, leurs taille, leurs points de vente ; inciter aussi à venir découvrir les nouvelles collections, les offres réservées ; mais aussi récompenser les partages, les commentaires, les rebonds vers Instagram, Facebook et Twitter. Toutes ces pistes permettent aux marques de vêtement de rester en contact avec leurs clients entre deux achats, en deux visites en points de vente, et de construire une vraie relation avec eux.

 

Y-a-t-il de difficultés inhérentes à ce secteur ? Les entreprises ou les clients de la mode ne sont pas prêts à voir leurs interactions se digitaliser ? Ou est-ce une autre problématique, par exemple d’intégration dans les process, de protections des données personnelles ou d’un manque de possibilités de contextualisation ?

Dans la mode il faut voir, toucher, essayer, ajuster. Ce qui va au mannequin n’est pas forcément adapté à ce que je suis, et pourtant, c’est ce que je veux. Les programmes d’animation clients permettent d’approcher le processus de prise de décision et donnent l’opportunité de mieux connaître et comprendre les attentes du moment.  Mais, effectivement, il faut travailler sur le couple CONTEXTUALISATION des offres et COOPERATION avec les clients pour proposer un produit à la fois pertinent et qui enrichit l’expérience.

 

On en beaucoup parlé d’omnicanal et de dispositif multicanaux sur les 10 dernières années. Est-ce que vous pensez que l’omnicanal est aujourd’hui une réalité ?

Je pense qu’il a fallu une longue période d’évangélisation autour de ces problématiques, qui nécessite aujourd’hui de marier des outils qui jusqu’à présent ne se parlaient que très peu : référentiel client, référentiel produit, database, outil de CRM et de gestion des réseaux sociaux…Ce qui est encore plus compliqué pour les entreprises disposant d’un réseau et de nombreux points de vente.

Le vrai rêve, c’est d’être capable de disposer sur tous les canaux des stocks et des tailles, des promos disponibles, des caractéristiques du point de vente…. Ce qui implique quasiment toutes les parts de l’entreprise et a pris du temps à être mis en place, malgré la volonté des distributeurs.

Mais l’omnicanal ne concerne pas seulement l’entreprise : il est aujourd’hui essentiel pour un client de retrouver son profil, son historique d’achats, son niveau de fidélisation. Heureusement, sur ce dernier sujet, app’s miles® propose une solution complète, disponible sur tous les canaux de l’entreprise : tablettes points de vente, smartphone clients, site web, …

 

Enfin pour conclure, une anecdote sur votre nouvelle vie entrepreneuriale ?

Je me suis souvent trompé sur les délais : entre le premier contact et la mise en œuvre réelle, j’ai oublié à quel point le temps des entreprises n’est pas celui des startup, pour lesquelles le pire message est « …on en reparle à la rentrée ».  Mais ça fait partie du jeu de la vie de startup !

 

Merci beaucoup François pour ces conseils plus que pertinents et cette belle histoire entrepreneuriale !

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