Dress in the City : le premier dépôt-vente connecté

Nous vous en parlions il y a quelques semaines déjà, retour aujourd’hui sur notre rencontre avec Dress in the City, grand gagnant de nos Look Forward Fashion Tech Awards.

 

Dress in the City mêle avec audace online et offline dans le secteur très convoité de la vente d’occasion. L’utilisatrice peut à la fois acheter/vendre ses articles via la plateforme en ligne, tout comme dans des pop-up store. Chaque article dispose d’un antivol, développé par Exaqtworld, porteur d’un QR code à scanner via l’application mobile de Dress in the city, et donne accès à toutes les informations nécessaires sur l’article en question : taille, couleur, matière, marque…  Et si pour certaines, le passage en caisse peut être un frein, chez Dress in the City, le paiement se fait via l’application et déverrouille l’antivol.

 

Faire du neuf avec du vieux, c’est tout le concept du marché de la seconde main. Mais comment est-ce que Dress in the City a réussi à se démarquer dans ce secteur ultra concurrentiel ? Réponse avec Antoine Leloup, co-fondateur de l’entreprise…

 

 

Dress in the city pop up store«  Antoine, votre initiative a été unanimement plébiscitée par notre jury. Comment l’idée du concept Dress in the City vous est-elle apparue ? 

 

       J’ai pris la direction d’Exaqtworld en 2015. Exaqtworld a créé l’antivol connecté, vendu aux grands magasins et aux marques de mode. J’ai vu dans cet antivol un lien physique très intéressant permettant de relier le monde physique du monde digital. En parallèle de cette activité, l’idée m’est venue d’appliquer cette technologie au marché en forte croissance de la mode d’occasion, qui permet d’exploiter à fond le potentiel de la solution.

 

La clé du succès, c’est de savoir bien s’entourer… Comment Florence FAURE, co-fondatrice de Dress in the City, et vous-même, vous êtes-vous rencontrés ?

 

       Par hasard : nous nous sommes retrouvés dans un même groupe de travail organisé par web-assoc, une association ayant pour but d’aider des organisations à but non lucratif à se développer sur internet. Nous avons sympathisé, échangé sur le projet et partagé la même vision. Le hasard a bien fait les choses : nous avons développé ensemble l’entreprise depuis 2 ans.

 

Le secteur de la vente d’occasion s’est vu complétement revisité par l’ère digitale, et les nouveaux acteurs se sont multipliés ces dernières années. Comment se démarquer dans un secteur aussi concurrentiel ? 

 

       C’est effectivement un secteur qui accueille déjà de nombreux acteurs, mais chacun d’eux opère sur un seul canal de vente : d’une part les sites internet spécialisés avec une offre très large (Vestiaire Collective, Vide-dressing, etc) d’autres part les boutiques dépôt-vente traditionnelles de quartier. Nous sommes les seuls à concilier les avantages du physique et du digital : une offre large de produits contrôlés et authentifiés en amont puisque nous les avons en stock, disponibles immédiatement dans nos pop-up stores ou sur internet (livraison en 48h). Notre ancrage reste cependant très « physique » puisque notre concept permet aux acheteuses de toucher et essayer les vêtements avant de les acheter, ce qui reste une demande forte des clientes et permet d’éviter des déconvenues.

 

 Vous vous êtes alliés à Unibail Rodamco, géant des centres commerciaux, pour ouvrir vos premiers pop-up stores. Y-a-t-il un lien entre le marché concurrentiel sur lequel vous opérez et votre désir d’innover au travers de votre partenariat avec Unibail Rodamco ?

 

       Nous nous positionnons sur un segment en forte croissance, la mode d’occasion, et avons identifié effectivement l’opportunité d’exploiter la RFID pour dépoussiérer le vieux métier du dépôt-vente. L’objectif est de fluidifier l’expérience des vendeuses et des acheteuses, et rendre ce métier scalable grâce à une gestion beaucoup plus efficace et moins coûteuse qu’avec des étiquettes papier ou des codes à barres.

 

Le concept fait des émules, à commencer par le jury des Look Forward Fashion Tech Awards. Certains disent que ce mode de consommation est très générationnel, qu’en pensez vous ? Constatez-vous une prise de conscience quant à ce mode de consommation éco responsable ?

 

       Nous pensons que c’est une tendance de fond. Cette tendance a déjà révolutionné le logement avec AirB&B, le transport avec Uber ou Blablacar, la musique avec Deezer ou le cinéma avec Netflix. Cette tendance arrive à grands pas dans la mode : les consommateurs de mode ne cherchent plus à détenir pour toujours une pièce, ils intègrent au contraire le potentiel de revente au moment de l’achat. Cette tendance est très synchrone d’ailleurs avec l’idée même de la mode qui invite au changement et à ne pas toujours porter la même chose.

 

Les débuts de Dress in the City sont plutôt prometteurs. Comment voyez-vous le concept évoluer d’ici 5 ans ? Aura-t-on des boutiques Dress in the city x Unibail Rodamco dans plusieurs centres commerciaux à travers l’Europe ?

 

       Dress in the City est au début de son histoire et recèle un potentiel de développement très important en France et à l’étranger. Notre projet immédiat est de multiplier nos pop-up stores dans les centres commerciaux (pas seulement ceux d’Unibail-Rodamco), en centre-ville, et développer nos services sur internet comme la e-réservation.

 

Aujourd’hui, être innovant dans le secteur du retail n’est plus un choix mais une nécessité. Selon vous, quelles seront les tendances retail de demain ?

 

       Oui, il y a beaucoup à inventer en matière d’expérience client omni canale, et de développement pour créer une pression marketing intelligente. Mais gardons en tête qu’en matière de retail et d’expérience client, seules les choses simples fonctionnent, et que la technologie doit rester au service du client. Avec nos parcours pourtant très « digitaux », Florence et moi-même sommes repartis de l’expérience client en boutique, respectant le souhait d’une grande majorité des clients de continuer à essayer les vêtements avant de les acheter ! »

 

 

En restant à l’écoute des envies de leurs utilisatrices, et en les replaçant au cœur de leur concept, Dress in the City a su allier nouvelles technologies et expérience client afin de se démarquer. Leur succès questionne le futur du retail : les technologies sont toujours plus performantes et connectées, pourtant on constate une envie grandissante de la part des consommateurs de garder une expérience d’achat simple et efficace. Un retour aux sources à explorer ?

 

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